Rétablir le dialogue entre nos différentes instances
- Stéphanie Hésol
- 22 déc. 2015
- 2 min de lecture
J’aime à raconter ces temps-ci… une histoire que j’ai librement adaptée des milles et une nuit.
Mes amis et auditeurs la trouvent triste et n’hésitent pas quelques fois à la qualifier de ’’cruelle’’. Ils oscillent entre le malaise et le franc rejet… Et pourtant je ne me prive pas, sauf exception, de raconter ce conte car il me semble qu’il s’adresse avant tout à cette part aimante, naturellement bonne et bienveillante qui vit en nous et que bien souvent nous privons de parole et allons quelques fois même jusqu’à tuer de façon symbolique.
Hassan, le héros, s’en remet entièrement à sa femme Leïla.
Il permet à cette dernière de ‘’conduire’’ le lien mère-fils qui préexistait avant sa venue. Il délègue émotions, intentions à son épouse et passe à l’action en occultant son propre processus de réflexion. Cette façon de faire va le mener droit au drame. Nous pouvons y voir une métaphore de notre conduite quand quelques fois nous nous soumettons à cette part tyrannique et exigeante de nous-même qui pratique la mise à mort de cette autre part plus douce et bienveillante dont la seule exigence est que nous prenions soin de nous.
Une autre lecture de ce conte peut nous inviter à montrer plus de discernement dans le fonctionnement de cette part bienveillante, et en ce sens cette histoire peut s’apparenter à un conte d’avertissement. A aucun moment, Izdhiar, la mère d’Hassan, ne manifeste son désaccord avec ce que lui propose son fils. Tout est bon, son fils reste jusqu’au bout de l’histoire un fils attentionné et aimant, rien ne la fait douter…et pourtant les signes ne manquent pas pour lui signaler que sa trop grande bienveillance peut la conduire au drame.
Et c’est pour cela, qu’il me parait difficile de juger avec trop de facilité Leïla. Personne ne vient freiner son action, elle ne rencontre aucune résistance…comment s’arrêter ?
Je ne peux donc m’empêcher d’éprouver une certaine empathie pour chacun des personnages de ce conte, je trouve qu’ils sont une extraordinaire occasion de méditer sur ce qui chez nous freine notre justesse intérieure. Alors, si le cœur vous en dit, je vous invite à vous glisser, en toute sérénité, dans ce voyage vers vous-même…je vous invite à écouter attentivement ce que chaque personnage de ce conte va vous murmurer à l’oreille.
© 2015 texte Stéphanie Hésol, tous droits réservés

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