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Les rencontres sont des fruits

Les rencontres sont des fruits qui poussent tout au long du chemin.


Il est possible de les cueillir, de les goûter pleinement et de s’en nourrir. Il est possible aussi de les regarder et de poursuivre sa route. Il existe cependant des rencontres qui s’imposent et vous obligent quelques fois à goûter à l’amertume de leur chair, ce peut être la rencontre avec un collègue de travail, avec un futur mari, ou bien avec un de ceux que l’on appelle son ami.


Les cueillir… Sur les berges de notre chemin de vie, certaines rencontres prennent l’habit coloré et réjouissant d’un fruit appétissant. Souvent les mères mettent en garde leurs enfants contre les jolies baies : ‘’Elles ne sont pas pour toi, elles sont toxiques, ne t’en approche surtout pas’’ et l’enfant suit la plupart du temps ce conseil avisé, il regarde, il admire ET… il ne s’approche pas.


Les rencontres toxiques peuvent susciter en nous une réminiscence de la recommandation maternelle à laquelle nous ne prêterons pas attention. Nous ne prêterons pas attention à cet instant infime et précieux où notre corps nous dit ‘’ne t’approche pas’’ et où la petite voix qui nous habite dit : ‘’Ce n’est pas pour toi’’.


Alors nous cueillons.


Nous pouvons à cet instant encore jeter le fruit de notre rencontre et poursuivre notre route. Cela arrive si nous redevenons présent à nous-même. Mais souvent après la cueillette nous baissons encore notre niveau de présence à nous-même pour nous laisser capter par ce que nous croyons voir et savoir de l’autre.


Et alors nous goûtons.


La première impression peut être agréable et satisfaisante, et puis mêlées au plaisir apparaissent peu à peu les premières dissonances gustatives, quelques fois brutales, quelques fois insidieuses. Nous pouvons à cet instant encore dire ‘’non’’ et recracher le fruit amer de la rencontre, pour cela il suffit de reconnaitre ce qu’il est réellement : la projection d’une attente. Mais il arrive le plus souvent que troublé par l’illusion du premier plaisir, nous persistions à goûter pour retrouver la trace de ce qui nous a séduit.


Mais plus ou moins vite nous nous apercevons que nous avons toujours faim, malgré que nous ayons la bouche pleine. Nous avons toujours faim, il peut surgir la frustration et le désir de toujours plus… l’overdose n’est pas loin.


S’arrêter pour écouter cette faim, sentir dans notre corps ce vide que rien ne semble pouvoir remplir, en tout cas, pas ce fruit cueilli sur le bord du chemin…


Et il est possible que dans l’écoute de notre ressenti, nous accédions au noyau de notre faim et que nous reconnaissions le véritable fruit dont il est issu.


Alors en repartant sur le chemin, il nous sera facile désormais de cueillir les fruits de la rencontre avec discernement.




© 2016 texte Stéphanie Hésol, tous droits réservés







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